Véronique JOUMARD exploite toutes sortes de matériaux (miroirs, peinture thermosensible, vidéo, photographie) et d’objets du quotidien. D’une façon générale, son œuvre interroge les questions du point de vue, de la lumière, du regard :
– La lumière comme condition de notre vision : grandes photographies de soleils, lunes, éclairs, ampoules électriques et autres vidéoprojecteurs. La source de lumière devient le sujet de ses œuvres.
– Le miroir comme moyen de défocaliser le regard : Miroirs, 2003. Miroirs ne réfléchissant pas, miroirs convexes, miroirs fractionnés, autant de dispositifs remettant en cause notre vision stable, obligeant le spectateur à s’impliquer, à s’interroger sur l’espace observé.
– D’autres œuvres s’offrent comme des outils pour regarder ce qui nous entoure : Les échelles 1999. Après avoir regardé cela même qui autorise la vision : la source lumineuse et sa régie, elle nous invite à regarder ce qui n’est pas l’art depuis cela même qui devait être l’objet de notre regard: l’œuvre.
_ Brouillage des frontières encore avec les peintures thermosensibles : Orange, 2003. « Un mur de la galerie, qui fait face à la baie vitrée, est intégralement recouvert d’une couche de peinture thermosensible. La surface, à la planéité désormais instable, change de couleur sous la double action du soleil qui l’éclaire et la chauffe, et des visiteurs qui la touchent comme pour vérifier. » Maxence ALCADE*
« Comme pour prolonger ce travail in progress du matériau, l’artiste photographie un paysage méditerranéen à partir d’une maison en construction. Le site est là depuis toujours, mais le point de vue adopté est un lieu dépourvu de réelle identité, un édifice entre le chantier et la ruine, la construction et l’abandon. C’est l’entre-deux qui domine ce panorama que seul le ciel d’un bleu uni semble tenir dans la stabilité. […] Ce qu’elle montre n’est jamais ce que l’on voit, mais la nouvelle possibilité d’appréhender, au-delà de l’objet, les conditions de vision. » Maxence ALCALDE*
Véronique JOUMARD participe à des expositions en France, notamment au Consortium (Dijon), au CREDAC (Ivry-sur-Seine) et à l’étranger à l’Ashiya City Museum (Japon), ou au Kunsthaus Baselland (Bâle). Ellle a réalisé plusieurs commandes publiques en France, Italie ou au Japon. AV
* Maxence Alcalde, « Véronique Joumard, « Orange, miroirs, travelling, lumières, vidéo, 2003 », critiques, site d’informations culturelles, Paris-art.com.
Autres sources : Michel Gauthier, « Blind test » , publications, site officiel de Véronique Joumard, veronique-joumard.net